Enquête et réflexions sur l’action des écoles Calandretas dans trois villes d’Occitanie
Gregòri Andreo enquistèt 3 ans de temps, encontrèt fòrça monde de tres escòlas Calandreta, d’aquelas entrevistas ne tirèt analisis e reflexions : cossí las Calandretas ajudan las practicas e las representacions de la lenga-cultura occitana ? De qué son las empachas ? De qué n’es d’aqueste tèrme de patrimòni per parlar de la lenga-cultura occitana.
Un libre preciós per totes : parents, associatius, regents, cercaires…
Les Calandretas sont des écoles associatives créées à Pau en 1979 et qui enseignent la langue occitane selon des modalités immersives et des méthodes empruntées à C. Freinet et à la Pédagogie Institutionnelle. À partir d’une enquête ethnographique menée dans trois villes de la région Occitanie, l’auteur analyse la portée de cette politique linguistique par en bas sur la situation sociale de la langue-culture occitane dans ces territoires, plus de 40 ans après leur création. Ce terrain de trois ans a conduit l’auteur à rencontrer plus d’une centaine d’acteurs : élèves et anciens élèves, parents, enseignants, acteurs associatifs et politiques liés à la question occitane. À travers différentes données issues d’approches diverses, l’ouvrage décrit comment ces écoles/associations influencent positivement les pratiques et les représentations de la langue-culture occitane mais il met aussi en lumière les facteurs limitant la réussite de ces objectifs. L’auteur invite également à une réflexion plus large sur l’utilisation du terme patrimoine pour catégoriser la langue-culture occitane.
Gregoire Andreo Raynaud
Cet ouvrage analyse l’action des Calandretas en tant que politiques linguistiques « par en bas » (venues du terrain et des populations, au travers en particulier d’initiatives associatives militantes) par opposition aux réponses « par le haut » venant de diverses institutions dotées d’un pouvoir matériel et symbolique supérieur (Région, État…). L’approche englobante et critique des politiques linguistiques dans laquelle cette thèse s’inscrit vise à analyser l’ensemble des enjeux sociaux soulevés ce type d’action glottopolitique dans le contexte de la revitalisation des « langues en danger » ainsi que ses effets concrets sur le terrain. La première partie est consacrée à poser le cadre méthodologique et à présenter le terrain de l’enquête. Dans la deuxième partie de cette thèse, nous analysons la patrimonialisation en domaine occitan à la fois comme un processus anthropologique participant à la transmission d’une pratique culturelle, comme une construction sociale et enfin comme un discours sur la langue historiquement situé et ces relations avec les concepts de « revitalisation » et de « normalisation » et nous mettons en lien avec les acteurs des politiques linguistiques dont font partie les Calandretas. La troisième partie de ce travail est consacrée à l’appropriation de l’action des Calandretas par les acteurs des politiques linguistiques dans trois villes moyennes d’Occitanie dans le contexte patrimonial précédemment décrit. A travers l’analyse d’un matériel constitué de discours institutionnels, d’entretiens menés avec les acteurs ou encore de discours médiatiques, nous montrons comment les facteurs environnementaux et sociaux influencent localement le déploiement d’une politique linguistique « par en bas ». La quatrième partie s’intéresse à l’appropriation du projet éducatif, linguistique et culturel de Calandreta par les acteurs directement impliqués à savoir les parents, les élèves et les enseignants. A partir de différents types de données issus d’approches qualitatives (entretien, observation participante) et quantitatives (questionnaire) nous montrons comment le passage par une Calandreta influence concrètement les pratiques et les représentations langagières dans le sens d’une plus grande pratique de la langue occitane et d’une meilleure conscience linguistique, mais nous mettons également en lumière les facteurs limitant la réussite de ces objectifs. C’est en effet tout l’enjeu de cette thèse que d’essayer de comprendre d’où provient l’écart entre les objectifs d’une politique linguistique donnée et ses résultats concrets sur le terrain en termes de représentations et de pratiques. C’est dans cet interstice que se mesurent les enjeux sociaux, politiques et économiques qui sont au cœur de l’étude des politiques linguistiques.